34 ans ♠ né le 11/06/71, New York ♠ célibataire ♠ observateur ♠ matthew bomer ♠ tumblr

« Maman, j'ai vu un vampire se faire tuer aujourd'hui ». Une voix fluette et douce. Le petit ne sourcille pas lorsqu'il prononce cette phrase. Il attend simplement une réponse. Observant la réaction de sa mère du coin de l'œil. Ils marchent dans la rue, main dans la main. Mignons à voir. La femme se tourne lentement vers son enfant, un léger sourire aux lèvres. Elle ne rit pas. Elle ne se fâche pas. Typiquement anglaise. Son flegme naturel est déconcertant. « Mon chéri, ton imagination fertile te joue des tours. Allons, viens, je vais t'acheter un livre ». Une femme de toute beauté, à vrai dire. La taille est fine, la silhouette svelte et élancée. Quant aux traits du visages, ils sont délicats et chaleureux. Même à l'écoute d'une conversation entre américains, elle ne grimace pas. Pourtant leur accent est, parait-il, affreux. Simple question de raffinement. Le garçon se balade à présent dans la librairie, longeant les hauts étalages. Sa main frôle les gros manuels encyclopédiques, disposés en contre-bas. Il vient souvent ici. Soit pour accompagner sa mère, soit pour découvrir. Le petit attrape avec peine un ouvrage, et l'ouvrant soigneusement à ses pieds, parcourt du regard les inscriptions. La plupart du temps, il ne comprend pas de quoi il est question dans ces pages. Mais l'enfant s'efforce de déchiffrer, cela lui plait. Son doigt suit lentement les lettres imprimées en noir, revenant parfois au début de la ligne. A sept ans, il lit Platon. Bien entendu, le sens profond de sa République lui échappe, mais il connait une ligne, un paragraphe, un chapitre. Et bientôt le livre. Le garçon répète les mots dans sa tête, telle une litanie. La compréhension se fait au fur et à mesure. Succède à Platon d'autres philosophes et écrivains. Cicéron, Levi-Strauss, Tolkien, Austen. Des œuvres françaises passent également entre ses mains. Il connait déjà le langage parlé, il apprend de ce fait l'écrit. Et pour professeurs, Yourcenar, Celine, Baudelaire. Aujourd'hui, sa mère lui achète un Rimbaud. Il est tout content, mais point d'effusion. Lui aussi est britannique. Le charmant duo quitte la librairie, et l'enfant tient fermement son précieux cadeau contre sa poitrine. Or, il n'a pas oublié sa déclaration. Vampire, pieux, fumée. C'était inattendu, pas effrayant. Le petit s'attend à voir surgir au bout de la rue des fées, des elfes et des nains. Il s'invente mondes et merveilles, c'est vrai. Il aime fantasmer. Imaginer. Créer. Supposer. Mais ce vampire, il l'avait vu.

L'enfant est distrait en classe. Il écoute à moitié, ce qui exaspère sa maîtresse. Le petit est doué, doté d'une vivacité d'esprit hors du commun. Mais la rigueur scolaire ne lui plait pas. Surtout dans une école française. La meilleure de New York. Il se fiche du taux de réussite aux examens de l'établissement. L'enfant aime manger du citron. Il grandit. Il devient encore plus charmant. Le jeune homme hérite des traits réguliers de son père. Et le regard bleu de sa mère. Entouré de demoiselles, il réalise l'effet de son charme. Cela l'amuse. Il lit encore Platon. Les yeux fermés. Le jeune homme tombe amoureux, une première fois. Il découvre les plaisirs charnels. Poursuite des études supérieures. Le voilà homme. Accompli et élégant. Il parle cinq langues, et s'exprime avec distinction. Et l'accent britannique. Ses manières sont courtoises, sa compagnie agréable. Homme d'esprit, il converse avec aisance et vivacité. Son charme est d'une efficacité redoutable. Réservé, ses émotions, sentiments, et opinions ne sont jamais dévoilés. Le jeune homme reste discret et attentif. Alors c'est la fin du monde. Il est présent, au conseil des Observateurs. Il aide et participe. Patiemment, gardant son sang froid. Toujours un sourire énigmatique aux lèvres. Travail de documentaliste obtenu. Pas de compagne ou compagnon connu(e). L'anglais s'occupe d'une Tueuse, Faith. C'est ardu, des désaccords, mais un entente. Un respect mutuel s'installe. Sa mère décède. Il n'en parle pas, se rendant seul à l'enterrement. Le petit garçon pleure, et son cœur saigne abondamment. Il n'est pas sans ressources, solitaire, certes, mais inventif. Il connait ses qualités, comme ses défauts. Et de cette connaissance s'écoule son ascendant. Ni optimiste, ni pessimiste, il envisage chaque possibilité. Là pour lui même. La charité ne l'intéresse pas. « Gregory, mon ange, vient me lire ce sonnet ».

Il reste l'enfant de la libraire.

CONNAISSEZ VOUS L’EXISTENCE DU SURNATURELLE ? Oui, depuis ses sept ans. En se promenant, le jeune Eliott a assisté au massacre d'un vampire. AVEZ VOUS DES POUVOIRS ? Aucun. Seulement des talents d'orateur et de rhéteur. Et de persuasion également. DANS QUEL CAMP ÊTES VOUS ? Celui du Bien. Le camp opposé lui parait trop aisé, un peu cliché même. C'est difficile d'être un gentil, il ne faut pas croire. QUELLES SONT VOS QUALITÉS ? Patient, loyal,attentif, charmant. Perception instantanée, déduction. QUELS SONT VOS DÉFAUTS ? Perfectionniste, vieux jeu, renfermé, égocentrique. Immoralité. VOTRE FUTUR ? Manger une trentaine de citron en deux minutes. AUTRE ? Recherche une République de Platon datant des années 20. Aide des vampires autorisée.