Je savais qu'il comprendrait; personne de censé ne pourrais croire que j'avalerai ces révélations là sans broncher. Mais le risque n'était pas là. Ce que je redoutais c'était de le blesser avec mes paroles. Le meurtre de son père, si on pouvais l'appeler comme ça, c'était le cadet de mes soucis ! Moi j'aurais plutôt considéré cela comme de la légitime défense en fait, et malgré la gravité des choses c'était encore pardonnable et propice à une confiance de la part de n'importe quel membre de la résistance. Mais la suite de son récit; son alliance avec ce déchu, les autres meurtres et surtout son aveu: il avait aimé cette vie ! Tout ceci était bien différent et difficile à oublier si ce n'est impossible. Il avait depuis ces douze ans été dans l'autre camp, il avait tué des êtres humains et avait combattu avec des démons et déchus sans se poser de question. Peu importait qu'il fusse endoctriné, ce qu'il avait fait restait inchangé. Vu l'age qu'il avait à l'époque, c'était même plus que de l'endoctrinement il avait été élevé dans le mensonge et perverti, il n'y avait pas de mots. Mais ça ne rendait pas ces actes moins importants. Faire confiance à quelqu'un qui à commis de tels choses n'était pas à la portée de beaucoup de monde, ce n'était pas à la portée de qui que se soit à mon avis !

- J’entends tout des démons. Je suis une véritable ombre et ils ne me remarquent pas forcément. Je pourrais… vous rapportez quelques informations… et mettre un peu de pagailles ?

Sa proposition était plutôt alléchante, en apprendre directement de la source c'était inespéré, mais comment passer un tel accord si je n'avais pas confiance en lui et ses informations. Nous avions déjà beaucoup à craindre avec Rose et tous nos informateurs ne travaillant pas pour des démons, alors une telle "alliance" c'était vraiment risquer trop gros.

- Je ne sais pas comment dire ça, mais... Edmund, nous ne pouvons pas nous permettre de risquer le peu de forces que nous avons. Faire ce genre d'alliance avec toi, ce serait trop risqué. Je ne sais pas si... Je ne sais pas si je peux te faire confiance ou te ferait confiance un jour. Terminais-je intérieurement; il savais surement ce que je voulais dire et terminer ma phrase me désolait tout de même. Je n'avais pas confiance en lui, plus confiance, mais il restait en apparence un jeune homme perdu et torturé.

- Je suis désolée. J'espère que tu comprendra ça également.