(Regarde les biens. Ils ne sont pas fait pour vire.)
On sentait dans le ton de sa voix que l'homme d'âge mûr méprisait au plus au point ceux dont il parlait. Dégoûté par le simple fait de les voir en face de lui, il détourna le regard lorsqu'on ramena devant lui une jeune femme d'à peine dix-sept ans. Son corps blessé n'arrivait plus à la soutenir, alors elle se laissait aller, n’opposa aucune résistance lorsque deux hommes en noirs l'avaient traînée jusque dans la cave de la résidence principale des Rosebury. Elle s'était sue perdue dès l'instant où elle avait aperçue le grillage de la demeure. Ses longs cheveux roux ondulés le long de son visage pâle taché par le sang et la boue, ainsi elle semblait si frêle et innocente. Mais il n'en était rien. Nivan s'en rendait compte. Elle était un monstre après tout. Une abomination de la nature, et comme toute abomination elle n'avait rien à faire en ce monde. Sa mort fut rapide, elle n'eut pas le temps de souffrir que son âme s'éleva dans un monde meilleur, du moins elle l'espérait. Son pauvre corps sans vie fut alors traîné jusqu'à une autre pièce, où il serait alors brûlé comme l'avaient été les autres avant lui. Satisfait, l'homme à la tête de l’opération se tourna vers son fils et posa les deux mains sur ses épaules.
(Tu es peut-être trop jeune pour nous accompagner, mais tu dois comprendre pourquoi nous faisons tout cela.)
(Pour nettoyer la ville des monstres, je le sais ça papa.)
Les yeux du père se remplirent de fierté, heureux de voir que son fils et lui-même partageaient les mêmes idéaux. Dans six ans, Nivan pourrait à son tour partir à la 'chasse'. Le fait que déjà aujourd'hui comprenait l'importance de sa tâche rassuré son géniteur. Attendu pour un rendez-vous d'affaire important, l'homme congédia son fils et parti accompagné du petit groupe qui avait assisté à la scène de crime -bien qu'à leurs yeux, il ne s'agissait rien d'autre que d'un devoir qu'ils se devaient accomplir pour le bien de tous.-. Seul dans la grande pièce encore inondée par l'odeur du sang, Nivan se sentit seul. Être isolé ne le dérangeait en rien la plupart du temps, mais il avait beau avoir jouer les braves devant son père, voir la jeune femme mourir lui avait retourné l'estomac. Il ne s'étonnerait pas si cette nuit il se retrouvait à faire d'horribles cauchemars, remplis de loup-garous, de vampires et de surtout de morts. Voilà qu'il en tremblait déjà. Le blondinet désirait parler à quelqu'un, pas de ce qu'il venait de se produire, son père lui avait fait jurer de garder le secret et cela pour toujours, incapable de briser la promesse faite à son héros vivant, le garçon désirait seulement s'amuser un peu. Faire ce que tous les pré-adolescents -parce qu'il n'était plus un enfant- de onze ans faisaient. Il lui semblait que Lilith vivait cette semaine chez sa mère, cela faisait d'elle sa voisine pour encore cinq jours. La petite brune lui manquait un peu depuis le début des vacances, la revoir lui ferait le plus grand bien. Il n'aurait peut-être, après cela- plus envie de vomir tout son petit-déjeuné.

When the racist becomes the stranger